Archive for March, 2007

Fiorello’s

Posted in $$ - De $30 a $60, Restaurant - Upper West Side on March 27, 2007 by restonyc

Aucun décorateur n’a du passer chez Fiorello’s depuis une bonne trentaine d’années. Ce restaurant semble confit dans son jus sombre et chic depuis une heure de gloire qui à vu de nez -ou à vu de clientèle vieillissante- remonte au début des années 70. Fiorello’s appartient à un autre moment de la geste new yorkaise, à celle du premier épisode de la French Connection ou de la prise du pouvoir de Michael/Al Pacino dans Le Parrain 2. Tony Soprano a du venir y dîner tout endimanché le jour de ses 18 ans. Rien de branché dans un établissement qui a oublié d’être moderne depuis tant de décennies.

A chaque fois en entrant, je me dis que je ne commanderai pas encore la même chose et à chaque fois, je n’en fais rien. Pourtant, un généreux comptoir d’antipasti alléchants de vivacité accueille les clients. Sur la carte, signalée d’un cartouche rouge, la cote de veau apparaît comme la spécialité de la maison. Je ne résiste pas au plaisir de reprendre mes confortables habitudes.

Dans notre assiette (dîner participatif)

Mozzarella

Prosciutto di Parma

Pizza quattro stagioni

Début de ma minute Jean-Pierre Coffe. Pourquoi servir des p#*$?#&!! de tomates en plein mois de mars si c’est pour nous servir des choses aussi rouges qu’impeccables sans goût, ni soleil? Il ne faut pas sortir major de Stanford ou de l’Institut National d’Agronomie pour comprendre que les fruits et les légumes se consomment en saison sinon ils n’ont pas de goût. Fin de ma minute Jean-Pierre Coffe. Apres the tomato incident, je pouvais craindre un incident Galbani ; soit une boule blanche et flasque idéale pour pratiquer un sport collectif mais désespérante pour dîner. Mais nous sommes dans de bonnes mains. Coupée en deux, la mozzarella découvre un coeur irrégulier aux crémeuses alvéoles. Good job!Le Parme n’a rien d’exceptionnel mais tranché très fin, il se laisse gentiment picorer.

Chacun a ses adresses de meilleures pizzas de New York, de Naples, de Paris et du monde entier . De tête et de loin, je pense à Paparazzi ou Amici Miei pour Paris. Ici, dans l’état actuel de mon culinaire savoir, j’oscille entre Nick’s, Naples 45 et Fiorello’s. Je n’ai pas encore succombé aux charmes de la bienveillante rumeur autour de Serafina. Ici, la pizza n’est pas ronde. Elle a pris la forme de la piste d’athlétisme sur laquelle il faudra tourner, tourner, tourner pour en oublier les bénéfices calorifiques. Extrafine, la pizza invite à jeter sa bonne éducation aux orties et à se déguster avec les mains. En guise de garniture, un véritable potager au vrai bon goût de légumes qui vous ferait presque oublier que vous en train de manger un régal de pizza.

Fiorello’s

1900 Broadway (between 63rd and 64th St)

New York, NY 10023

+1-212-595-5330

Madison Square Garden

Posted in $ - Moins de $30, Restaurant - Midtown West on March 23, 2007 by restonyc

Changement de décor. Apres J.R., je retrouvé d’autres habitants de Dallas, les Mavericks venus donner une leçon de basket aux Knicks (92-77).

A la mi-temps, vient l’heure d’un footlong hot dog qui célèbre l’ère du mou. Une saucisse au goût mou dans un pain tiède et mou accompagnée d’une moutarde molle loin des saveurs plurielles de la Savora.

Moins bon mais moins cher que la veille.

L’Atelier de Joël Robuchon

Posted in $$$$ - Plus de $90, Restaurant - Midtown East on March 23, 2007 by restonyc

Certaines personnes ont une conception extensive du temps. Sans l’exprimer formellement, elles se rapprocheraient de la pensée de Bergson. En m’annonçant un rendez-vous à 21h15 au bar du Four Seasons, ma bergsonienne du soir évoque plus des retrouvailles dans un halo se situant autour de 21h15, plutôt que dans les deux minutes comprises entre 21h14 et 21h15. En attendant, je gagne du temps et je lis mon New York Magazine. Je gagne doublement du temps grâce à Adam Platt qui rajoute quelques vestes à la dandyesque garde-robe, déjà bien fournie, de Graydon Carter. Je n’irai pas au Waverly Inn, le restaurant que s’est offert le patron de Vanity Fair dans Greenwich Village. Il y reçoit ses amis les vedettes et les pékins -comme Adam Platt et moi- s’il reste de la place, événement très improbable. Même AP a du jouer de ses relations pour avoir une place pour éviter un second échec. I didn’t actually beg to get my table at the Waverly Inn. I had other people do it for me. Conclusion: For a semi-private club, it’s not bad. When the Waverly finally opens for business, the food won’t taste half as good.

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Ami lecteur, dépasse la tête horrifique de Joël quand, juste avant de rendre l’antenne tous les matins sur France 3, il te dit, tous yeux globuleux dehors, “Et bon appétit bien sur”. Gault et Millau l’avaient bien qualifié de “cuisinier du siècle” mais j’ai beau retourner ce titre de beauté dans tous les sens, je n’y comprends rien. Henri Gault et Christian Millau étant tous les deux nés en 1929, je doute qu’ils aient eu la chance de goûter les cuisines d’Escoffier (mort en 1935) ou de la Mère Blanc (morte en 1949). Patricia Wells, en bonne américaine amoureuse des superlatifs, a parlé de “meilleur cuisinier du monde” à propos de J.R. Je me moque de Patricia mais je signale qu’elle a écrit un des livres les plus simples et les plus accessibles sur la cuisine provençale, une mine quand vient le moment de cuisiner pour ses amis les beaux jours revenus, soit toute l’année grâce aux prouesses détraquées du réchauffement climatique.

Au-delà des titres et des médailles, je vous avouerai une certaine admiration pour J.R. et je nourrirai le regret éternel de n’être jamais allé dans son restaurant de l’avenue Raymond Poincaré. J’avais vu un documentaire -de mémoire tourné par des japonais- dans lequel on voyait le soin extrême qu’il attachait à chaque détail. Dans ses cuisines, marmitons et cuisiniers exécutaient en silence l’impeccable partition du chef. Je retrouve la même sérénité quand, confortablement assis au bar de L’Atelier, je regarde la limpide chorégraphie de ses disciples préparés notre dîner. Derrière l’absurdité des titres, la collection Cuisinez comme un grand chef représente certainement un des musts de la littérature culinaire. Joël vous prend par la main, ne vous laisse jamais tomber en cours de route –contrairement à un Ducasse qui vous sème des la première phrase- pour vous aider à préparer des plats simples et excellents.

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Au moment de m’asseoir, je crois apercevoir un billet d’un dollar que je m’empresse de ramasser et que je remets à notre hôtesse dans un geste conditionné d’honnêteté. J’avais loupé deux zéros et quelques épaisseurs. Il y avait au moins deux billets de 100 dollars. Pour me remercier, la maison nous offre deux coupes de champagne. La soirée commence bien.

 

Après Las Vegas en novembre 2006, deuxième visite à L’Atelier de Joël Robuchon. Entre le Nevada et New York et en quatre mois, les prix ont décollé. De tête, 50% d’augmentation pour le Tasting Menu. Lundi, nous serons modestes. Nous aurons la cruelle tâche de choisir quatre petits plats format tapas. I. veut tout prendre.

Apres ces apéritives considérations, A table!!!!

Dans mon assiette:

L’aubergine

Le calamar

La Saint Jacques

Le ris de veau

Cinq petites parts de tartes

Ils aiment bien les articles définis chez Robuchon. Ceux-ci sacralisent le produit, la star de votre assiette.

 

Comment donner de la noblesse à l’aubergine, corps spongieux un rien amer? Robuchon la sert froide et l’accommode avec de la mozzarella sous la forme d’une petite tour -pour ne pas parler d’un mille-feuille- qui s’élève sur trois niveaux seulement. Bien sur, rien ne remplace la félicité d’un morceau de mozzarella fraîche servie avec un peu de sel et un filet d’huile d’olive. La ronde des plats commence bien, tout en légèreté, après une cuillerée de parfait au foie gras servi dans son verre a vodka.

L’assaisonnement a toute son importance pour les calamars, céphalopodes qui ne tranchent pas par leur goût. Ici, il joue comme un grand second rôle avec efficacité et discrétion. Fermez les yeux et pensez à Charles Denner. Accompagnent l’ensemble des artichauts pour la touche verte et des lamelles de chorizo, petits coups de soleil salé.

Si bien cuite, la Saint-Jacques vous fait sourire de contentement. Préparée au millième près, elle évite les écueils du genre. Une seconde de plus et elle glissait vers les terrains dangereux du caoutchouc comme 99% de ses collègues au restaurant. Une seconde de moins et elle était prête pour finir dans un sushi bar. Ma Saint-Jacques à moi sent la mer, voire une certaine idée de la mer avec son beurre clarifié.

Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de fréquenter le ris de veau depuis un souvenir ému au Grenadin. Une, deux, trois bouchées suffisent à peine à ratrapper le temps perdu. J’aurais du doubler la mise pour doubler le plaisir de ce mets rare.

J’ai souvent privilégié cette formule mais je me pose des questions sur l’opportunité de choisir la petite farandole de desserts. Ne vaut-il pas mieux prendre le risque d’une déception ou d’une très grande joie plutôt que de retenir des bouchées de satisfaction ou de frustration? Lé, cinq petites parts insuffisantes pour se laisser envoûter. Je ne comprends pas la logique de sa tarte aux pommes, mélange inabouti de flan et de compote; lé ou j’attendais une relecture de la tarte fine. J’aurais du succomber aux charmes profonds de la tarte au chocolat dont deux petits morceaux ne suffisent pas à me faire apprécier toute l’amère profondeur. Comme si je devais nager un 50 mètres dans une pataugeoire.

Comme j’avoue à notre interlocutrice ma passion pour la tarte au citron et par extension pour tout dessert au citron, elle nous apporte deux macarons jaunes -gourmandise si rare à New York-, en sus des mignardises (macarons et cannelés) d’usage.

L’Atelier de Joël Robuchon

Four Seasons Hotel

57 East 57th Street (between Park and Madison Ave)

New York, NY 10022

+1-212-758-5711

http://www.fourseasons.com/newyorkfs/dining.html

J’ai été un peu long mais Joël le valait bien.

Poke

Posted in $$ - De $30 a $60, Restaurant - Upper East Side on March 15, 2007 by restonyc

Retour chez Poke, notre sushi-bar de quartier. Cinquième ou sixième visite depuis la découverte de l’automne.

Poke cumule les trois NO:

NO credit card. Ni debit card. Vous ne pouvez pas payer en chèque non plus, moyen de paiement aussi commun aux Etats-Unis que la lettre de change en France. Cash only.

NO alcohol. Non que vous ne pouviez consommer de l’alcool mais le restaurant ne vous en proposera pas. Vous devez venir avec votre propre bouteille. BYOB (Bring Your Own Bottle) comme disent les américains.

NO reservation. Vous pouvez à la rigueur appeler pour connaitre les disponibilités en salle mais rien ne vous garantit que vous aurez une table en arrivant. Si Poke est plein, la jeune fille de l’accueil vous suggère de laisser vos nom et numéro de téléphone et d’aller attendre/vous saouler au pub en face, Ryan’s Daughter. J’y reviendrai: les américains, et meme les new yorkais, sont très patients et ils ne tiquent pas quand on leur parle d’une heure d’attente. Un jour (un samedi), sans la moindre émotion, l’hôtesse de Landmarc m’a annoncé: “Trois heures”. No…No, thank you. I’m hungry.

Samedi soir, même à 22 heures, le niveau sonore n’atteint pas des sommets mais dérange H., fraîchement débarquée de Londres. La clientèle de Poke brille par son homogénéité: 35 ans et plus s’abstenir. Tout ce petit monde parle très fort. Peut-être un peu plus que d’habitude; nous sommes samedi. J’ai l’impression qu’aux Etats-Unis, il est presque de bon ton de s’exprimer à pleine voix, histoire de prouver sa vigueur et sa bonne humeur à ses voisins. A l’heure ou peuvent arrivent les derniers clients (23h15), la salle se vide et nous commencons à nous exprimer sans nous époumoner.

Dans mon assiette:

Sashimis et exotic rolls

Les sashimis, comme le reste du poisson sous différentes formes (sushis, makis, rolls…), arrivent frais et pimpants. Ils jouent parfaitement leur partition et m’ouvrent l’appétit.

Je ne suis pas sur que Poke respecte la plus parfaite orthodoxie dans l’art du sushi. Les rolls -les rouleaux, pas les voitures!- s’amusent à tout mélanger et à me faire plaisir. Ne fuyez pas! Du poisson, de l’avocat, de la mangue, de la mozzarella…enfin, tout ce qui tombe sous la main du chef et se marie avec du riz froid et du nori. Le client a quitté le Japon pour se retrouver dans un monde en fusion, un peu partout, au milieu de nulle part.

J’aurais bien pris un dessert mais le serveur nous a collés l’addition sous le nez avant que j’ai eu l’occasion de replonger mon nez dans la carte. Heureusement, il restait de la glace à la maison.

Poke

305 E 85th St (between 1st and 2nd Ave)

New York, NY 10028

+1-212-249-0569

Heidelberg

Posted in $$ - De $30 a $60, Restaurant - Upper East Side on March 13, 2007 by restonyc

A. a toujours des idées...mais ce soir, il m’a demandé de choisir. Je n’arrive pas à envisager la choucroute et ses dérivés comme des mets romantiques. Un compagnon masculin me paraissait tout indiqué pour découvrir Heidelberg.

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(Sans déconner…Que faire si les allemands entretiennent eux-memes leur propre légende? La photo vient du site).

Heidelberg a ses quatre quartiers d’authenticité:

  • Une implantation historique dans l’ancien quartier allemand de Manhattan, à Yorkville -le up de l’Upper East Side- depuis 1936. Si la décoration ne remonte pas aux années 30, elle a quelques heures de vol derrière elle et un tour aux toilettes des hommes me confirme que les plombiers polonais ne sont pas repassés depuis quelques décennies.
  • Des allures de Weinstub (ou de Bierstub : y sert-on plus volontiers du vin ou de la bière?) Heidelberg -avec ses murs blancs, ses solides Machden et ses bancs en bois- semble avoir été arraché de son village allemand et posé tel quel en plein New York.
  • Son lot d’allemands abièrés -dirait-on abièrés comme on dit avinés?- en train de fêter la qualification du Bayern de Munich aux dépens du Real de Madrid. Petit exercice: sachant que le match a commencé peu avant 15 heures New York time, que nous, clients, dînons vers 21 heures et que Gunter und Matthias boivent une pinte de bière tous les quarts d’heure, quelle est leur taux avancé d’alcoolémie ? Comme pour les sushi bars, la proportion de nationaux apporte son lot d’indices sur le caractère authentique du lieu. J’entends le bruit de fonds et les cours d’allemand de monsieur Létienne (5ème 4 et 3ème 1) reviennent a ma mémoire: Kartoffeln, Umwelvermutschzung, Sauerkraut, Oskar ist wunderbar
  • Et des culottes de peau. Tout le personnel masculin est en culottes de peau, même les runners latinos; ce qui donne une singulière impression de carnaval au service. Pour continuer dans le syncrétisme culturel, Heidelberg s’est paré de vert à l’approche de la Saint Patrick et je me demande toujours pour quelle mystérieuse raison, des allemands s’irlandisent avec autant d’énergie.

Dans mon assiette:

Je ne sais pas très bien car nous n’avons pas reçu ce que nous avons commandé. Mais en gros: diverses spécialités sous forme de saucisses, de jarrets, de salade de pommes de terre, de chou rouge, de compote de pommes…

Homemade Apple Strudel

J’aime me laisser aller à l’humeur du chef. Seul lui, connait l’état de sa cuisine et de ses compétences du jour. Pour $35 par tête, nous nous laissons convaincre par une proposition gastronomique comprenant une soupe, une entrée, un plat et un dessert. Mais mon anglo-germano-espagnol ne doit pas encore être au niveau car viandes et légumes arrivent directement sur notre table sans passer par les cases soupe et entrée. L’addition n’atteint même pas $30 par personne (avec une bière en plus) et je ne crie pas au scandale. D’autant que le tout était conforme a mon attente: généreux, robuste avec pas mal de goût et contrairement à une légende qui confine au mythe, pas lourd! Du tout! J’avais même suffisamment d’appétit pour partager un Homemade Apple Strudel avec A.

Heidelberg

1648 2nd Avenue (between 86th & 85th Street)

New York, NY 10028

+1-212-628-2332

http://www.heidelbergrestaurant.com

Harmony View

Posted in $ - Moins de $30, Restaurant - Midtown West on March 9, 2007 by restonyc

Il me reste encore quelques barreaux (TGI Friday’s, Applebee’s, Wendy’s) à descendre sur l’échelle de la gastronomie pour atteindre le fond (Subway). En allant déjeuner chez Harmony View, je ne partais pas vraiment vers les sommets.

En lisant le menu et en regardant le décor, je ne sais pas très bien dans quel type de restaurant je me trouve. Comme dans un bon épisode de Colombo, je vais éventer le suspense en vous révélant que j’ai déjeuné dans un restaurant irlandais. Beaucoup d’indices auraient pu m’induire en erreur. A enchaîner la Cobb salad et les quesadillas dans le même souffle, la carte a une véritable allure de tour de Babel alimentaire. Quelles valeurs communes partagent les nachos rellenos et le chicken marsala? Même le grand écart des Traditional favorites -du Yankee pot roast au Chicken curry– me plonge dans la plus grande confusion. Le Dublin broil ou les O’Lunney’s crab cakes me mettent sur une piste. Certes, le patron s’appellerait Emmett O’Luney et quelques éléments décoratifs auraient pu m’aider. Mais trois sombreros au mur transformeraient ce début de sous-sol géant en tex-mex et une affiche de Jour de fête en une fausse brasserie sauce new yorkaise.

Dans mon assiette:

Emmett’s Reuben Sandwich

Qui a déjà commandé des sardines en boite au restaurant ? Préparer du corned beef, même dans une forme aussi élémentaire qu’un sandwich et pour 10 modestes dollars du coté de Times Square, relève de la gageure. Je suis sur qu’un Heston Blumenthal en ferait des merveilles s’il n’a pas déjà inscrit cette préparation à la carte du Fat Duck. Ici, le chef ne s’en tire pas trop mal. Pour contrer l’admirable sécheresse du boeuf en boite, il l’a grossièrement haché et éviter au client de s’étouffer (et de saisir cette tentative d’étouffement pour demander de faramineuses indemnités). Il a adjoint à la partie supérieure de la viande une parfaite choucroute froide, idéale pour hydrater la bête. Le tout s’emboîte très bien entre le pain de seigle toasté et l’inoffensif Swiss cheese fondu. Je ne boude pas mon plaisir régressif et finis mon assiette comme un grand garçon.

Fait étrange du coté de Times Square, le service a des allures françaises: pendant une seconde, j’ai eu l’impression d’attendre. Mais je me déjuge quand serveurs et manager font assaut d’amabilité -pour une raison que j’ignore, à moins qu’il soit simplement agréable par professionalisme- en nous offrant dessert -inutile pour un blogger repu- et café -Yes! Thank you!

Emmett O’Luney’s Harmony View Bar & Grill

210 W 50th St (between Broadway and 8th Ave)

New York, NY 10019

+1-212-957-5100

http://www.harmonyview.com

Le mystère Starbucks – Une introduction

Posted in Le mystere Starbucks on March 7, 2007 by restonyc

Starbucks me fascine depuis quelques années. Même avant d’arriver à New York, je jetais un oeil curieux sur cette enseigne. J’ai toujours aimé les coffee-shops -je ne connais pas la version hollandaise-, certainement pour le fantasme de bohême intellectuel que la contre-culture américaine a pu en véhiculer. J’ai regardé avec attention l’implantation de Starbucks à Paris (juste avant mon départ pour New York). La réussite de cette greffe ne serait qu’un des avatars du paradoxe français, soit cette capacité à s’imaginer différent mais cet empressement à embrasser les modèles anglo-saxons. Pourquoi le pays des bistros se jette-il dans les bras d’un concept américain, apparemment si artificiel?

Il est difficile de marcher dans les rues de New York -et j’imagine de rouler dans le reste des Etats-Unis- sans croiser un Starbucks. Comment cette marque a réussi à imposer une telle hégémonie sur son marché –notion difficile à définir, tellement Starbucks semble avoir créé son propre marché? Comment a-t-elle réussi à transformer le café en produit de luxe pour les masses? Pourquoi n’existe-t-il pas de concurrents d’un même niveau, comme Wendy’s ou Burger King qui viennent titiller McDonald’s?

J’ai essayé, durant l’été 2006, beaucoup de biens de consommation alimentaire -j’ose à peine écrire plat, produit ou nourriture- proposés par Starbucks à ses clients. Conclusion : “C’est pas bon”. Je publierai, au fur et à mesure, mes carnets de goût. Six mois après cette expérience, je n’ai aucun souvenir de joie gourmande. En écrivant ces lignes, aucun produit ne revient à ma mémoire, pas un que j’aimerais une nouvelle fois goûter. Pas de Chicken McNuggets de McDo, pas de Signature salad de Cosi. Rien qui, dans dix ans, me replongera dans un moment new yorkais.

De post en post et par intermittence, je propose au lecteur une ballade au fil de ce mystère Starbucks, vers lequel se concentrent quelques-unes des mes marottes -le marketing, notre rapport à l’alimentation, les Etats-Unis et l’oeil français sur l’étranger-, et qui répondra peut-être à mes existentielles questions.

French Fries!!!!

Posted in Uncategorized on March 7, 2007 by restonyc

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Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager cette photo de Levi Brown pour New York Magazine. Ces French fries seraient les meilleures de New York. Une visite à Brooklyn s’impose.

The Farm on Adderley

1108 Cortelyou Rd., Ditmas Park, Brooklyn

New York, NY 11218

+1-718-287-3101

Azalea

Posted in $$ - De $30 a $60, Restaurant - Midtown West on March 2, 2007 by restonyc

Avec ses longues boiseries claires, l’intérieur d’Azalea ressemblerait à un buffet de la gare voulant se donner des airs branchés pour justifier une hausse vertigineuse de ses prix. Il faut y bannir toute pudeur. La salle principale du restaurant s’offre aux yeux des passants grâce à d’immenses vitres sur la face Nord. Pour les clients, le spectacle n’est pas plus réjouissant. Outre, ces ouvertures géantes, ceux assis coté Sud auront une vue imprenable sur le ballet automobile du parking voisin.

Dans mon assiette:

Carpaccio al tonno

Ravioli ai funghi

Je frémis en voyant arriver mon carpaccio surmonté d’une salade de roquette mêlée des deux ingrédients les plus fades de la cuisine, l’avocat et le coeur de palmier; à l’imbattable exception du tofu. L’avocat n’offre que trois nuances: pas assez mûr, mûr et trop mûr. Aujourd’hui, cochez la deuxième option. Le coeur de palmier ne déçoit jamais vraiment: il croque vaguement sous la dent et n’a d’autre goût que celui du jus dans lequel il vient de mariner enfermé de longs mois dans sa boite de conserves. Mauvais départ pour une salade qui, une fois ces deux écueils passés, assomme ma mauvaise foi grâce à une roquette en lamelles, surprenante de fraîcheur. Finement découpé et bordé d’opportuns grains de poivre concassés, le thon efface l’ardoise du début.

La pâte des raviolis a visiblement vécu. Elle porte le poids de ses trop longs jours en cuisine et a perdu toute la fermeté de sa jeunesse. La farce aux champignons tient bien son rang. Les restaurants italo-américains ont la très désagréable habitude d’inonder leurs pâtes d’épaisses sauces au beurre. En lisant sur la carte light brown sauce, je n’arrivais pas à comprendre si light s’appliquait à la teneur calorifique de la sauce ou a sa quantité dans l’assiette. Pouf. Pouf. Mes ravioli ai funghi me donnent envie de replonger dans le Robert & Collins pour vérifier le sens du mot light; sans m’empêcher de terminer mon assiette.

Mauvais point: il a fallu réclamer pour avoir des petits gâteaux avec notre café. Mais où va le monde?

Azalea

224 W 51st St (between Broadway and 8th Ave)

New York, NY 10128

+1-212-262-0105