Fiorello’s

Aucun décorateur n’a du passer chez Fiorello’s depuis une bonne trentaine d’années. Ce restaurant semble confit dans son jus sombre et chic depuis une heure de gloire qui à vu de nez -ou à vu de clientèle vieillissante- remonte au début des années 70. Fiorello’s appartient à un autre moment de la geste new yorkaise, à celle du premier épisode de la French Connection ou de la prise du pouvoir de Michael/Al Pacino dans Le Parrain 2. Tony Soprano a du venir y dîner tout endimanché le jour de ses 18 ans. Rien de branché dans un établissement qui a oublié d’être moderne depuis tant de décennies.

A chaque fois en entrant, je me dis que je ne commanderai pas encore la même chose et à chaque fois, je n’en fais rien. Pourtant, un généreux comptoir d’antipasti alléchants de vivacité accueille les clients. Sur la carte, signalée d’un cartouche rouge, la cote de veau apparaît comme la spécialité de la maison. Je ne résiste pas au plaisir de reprendre mes confortables habitudes.

Dans notre assiette (dîner participatif)

Mozzarella

Prosciutto di Parma

Pizza quattro stagioni

Début de ma minute Jean-Pierre Coffe. Pourquoi servir des p#*$?#&!! de tomates en plein mois de mars si c’est pour nous servir des choses aussi rouges qu’impeccables sans goût, ni soleil? Il ne faut pas sortir major de Stanford ou de l’Institut National d’Agronomie pour comprendre que les fruits et les légumes se consomment en saison sinon ils n’ont pas de goût. Fin de ma minute Jean-Pierre Coffe. Apres the tomato incident, je pouvais craindre un incident Galbani ; soit une boule blanche et flasque idéale pour pratiquer un sport collectif mais désespérante pour dîner. Mais nous sommes dans de bonnes mains. Coupée en deux, la mozzarella découvre un coeur irrégulier aux crémeuses alvéoles. Good job!Le Parme n’a rien d’exceptionnel mais tranché très fin, il se laisse gentiment picorer.

Chacun a ses adresses de meilleures pizzas de New York, de Naples, de Paris et du monde entier . De tête et de loin, je pense à Paparazzi ou Amici Miei pour Paris. Ici, dans l’état actuel de mon culinaire savoir, j’oscille entre Nick’s, Naples 45 et Fiorello’s. Je n’ai pas encore succombé aux charmes de la bienveillante rumeur autour de Serafina. Ici, la pizza n’est pas ronde. Elle a pris la forme de la piste d’athlétisme sur laquelle il faudra tourner, tourner, tourner pour en oublier les bénéfices calorifiques. Extrafine, la pizza invite à jeter sa bonne éducation aux orties et à se déguster avec les mains. En guise de garniture, un véritable potager au vrai bon goût de légumes qui vous ferait presque oublier que vous en train de manger un régal de pizza.

Fiorello’s

1900 Broadway (between 63rd and 64th St)

New York, NY 10023

+1-212-595-5330

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